Découvrez l’histoire millénaire des communes déléguées de Châtres-la-Forêt, Evron et Saint-Christophe-du-Luat.
Châtres-la-Forêt
Le bourg de Châtres-la-Forêt se développe au Moyen Âge autour de son église, autrefois entourée de son cimetière et du presbytère. Agrandie au fil des siècles, on peut encore y voir la tribune, contre le mur de la nef, qui servait au crieur public pour annoncer aux habitants les ordonnances royales et divers arrêtés municipaux.
Dans une niche à l’intérieur de l’église sont conservées trois statues classées Monuments Historiques. Elles étaient à l’origine placées dans la chapelle du Torticolis au lieu-dit les Hermandières. La légende raconte qu’en 1080 le seigneur de Laval dénommé Guy III se rappela que ses ancêtres avaient donné plusieurs métairies aux moines du monastère d’Evron. Guy III se rendit à Evron pour demander aux moines de lui rendre ses terres, ce qu’ils refusèrent. Sur le chemin du retour, quand il fut à un endroit d’où l’on apercevait encore le clocher d’Evron (où se situe le hameau des Hermandières aujourd’hui), pris d’une colère, il fit un faux mouvement en jurant contre les moines. Il eut si mal au cou qu’il pensa que cela pouvait bien être une punition et qu’il n’était pas bon de rester comme ça avec son torticolis. Il regretta et promit à Notre-Dame de l’Epine que s’il guérissait, il bâtirait une chapelle à la place même où cela était arrivé.
Le château de Montecler, ancienne place forte médiévale, offre un remarquable exemple de l’architecture de la Seconde Renaissance en Mayenne. On peut noter la présence du pont-levis surmonté d’un toit à lanternon qui marque la puissance des seigneurs qui y prirent place.
Evron
Occupé par des hommes depuis au moins le Ve siècle avant Jésus Christ, le site d’Evron n’est devenu ville qu’à partir du VIIe siècle après Jésus-Christ. L’espace s’est structuré autour d’une abbaye bénédictine fondée suite à une légende. Grand centre religieux, ce monastère va attirer de nombreux pèlerins qui permettront à la ville de se développer. Petit à petit, marchands et artisans vont s’installer. Les auberges destinées à accueillir ces voyageurs vont se multiplier, les marchands d’objets pieux proliférer…
En 1577, les soldats protestants chassent les moines de l’abbaye pendant quelques temps. A leur retour, ces derniers décident de fortifier le monastère et érigent une muraille tout autour. Aujourd’hui disparu, cet ensemble de fortifications a profondément structuré l’architecture de la ville et notamment celle de la place dont les maisons sont encore alignées sur le tracé de l’ancien mur d’enceinte.
Avec environ 2800 habitants en 1700, Evron s’affirme déjà comme un bourg important avec ses foires régulières. Sa population ne cessera d’ailleurs jamais de s’accroître.
La première moitié du XIXe siècle est marquée par la construction d’un réseau routier en étoile autour de la ville, puis par le passage de la ligne SNCF Paris-Laval en 1855. Profitant de ces nouvelles facilités, l’industrie de la chaux, celle de la brique vont se développer et remplacer la production de textile ou bien encore celle du fer. La fabrique de chapeau Tirard se développe et ouvre un magasin à Paris…
Les années 1870 et 1871 sont extrêmement difficiles. Occupée par les soldats prussiens, la ville est frappée par des épidémies de choléra, de variole et de typhoïde.
La première guerre mondiale fit d’Evron un centre de collecte de denrées et d’animaux destinés à alimenter Paris et doit faire face à l’important afflux de réfugiés et de blessés venus du Nord et du Nord Est. Deux hôpitaux militaires sont installés en complément de celui tenu par les sœurs de la charité.
La seconde guerre mondiale vit elle aussi de nombreux réfugiés affluer. Pour les loger, la ville fit construire des baraquements en fibrociment qui devaient servir longtemps. Occupée par les allemands, la ville fut relativement peu bombardée. Après la libération le camp de réfugié fut reconverti en camp de prisonniers et accueillit environ 2000 Allemands.
Grâce à la volonté du sénateur-maire, Raoul Vadepied, Evron va connaître à partir de 1951 une véritable renaissance industrielle avec l’installation de grands groupes agro-alimentaires ou d’industries faisant appel aux technologies les plus pointues.
Saint-Christophe-du-Luat
Saint-Christophe-du-Luat possède des origines anciennes puisque devait y exister une grande villa gallo-romaine. Le bourg actuel n’a été érigé en paroisse qu’en 1218. Auparavant le village se trouvait à deux kilomètres au nord du bourg, à Morand.
Ce premier village disparaît au 11ème siècle, lorsque Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d’Angleterre, le détruit.
Dans le village actuel, différents édifices anciens sont présents et témoignent du développement de la commune.
Parmi eux, l’église, d’origine romane, a connu différentes modifications entre le 12ème et le 19ème siècle. La construction de chapelles, notamment celle présente au sud, édifiée au 16ème siècle, va modifier le plan de l’église. Cette chapelle sud est due à René Fouyn, prieur de Saint-Martin de Beaupréau, près d’Angers. Une dalle funéraire est visible à l’intérieur. Cette dernière, trouvée en 1837, représente Olivier de la Chapelle, seigneur de Saint-Christophe-du-Luat au 15ème siècle.
Au 16ème siècle, une maison, toujours reconnaissable par sa tour d’escalier et sa fenêtre à meneaux typiques de l’époque, aurait servi de lieu de résidence à Mathurin du Tremblay, dernier seigneur de la Cour du Tremblay, située à environ deux kilomètres au nord du village. Ce seigneur détestait les nobles coursiers et venait à la messe non pas en cheval, mais monté sur un bœuf !
Enfin au 19ème siècle, le bourg a connu un développement grâce à l’industrie de la chaux. De nombreux fours étaient présents sur la commune, ce qui a favorisé la création d’une nouvelle voie reliant les fours au centre du village. Mais cette industrie va peu à peu décliner et la production de chaux à Saint-Christophe-du-Luat s’arrête en 1900. L’un de ces fours est visible au lieu-dit « La Boissière ».